Il semble vu d’ici que la situation est explosive dans le sens où dans ce contexte bipolaire tout le monde a bien sûr sa propre opinion et raisons sur le meilleur candidat pour qui voter. Le problème, c’est que ces raisons ne sont pas nécessairement d’un point de vue logique saines.
Laissez-moi vous expliquer…
L’une des caractéristiques les plus marquantes de tous les cycles électoraux aux USA est la division profonde entre les deux grands partis politiques. Les démocrates et les républicains sont de plus en plus ancrés dans leurs idéologies respectives, ce qui conduit souvent à des affrontements partisans féroces sur des questions telles que la santé, le changement climatique et la justice sociale, l’avortement, les guerres.
Cette polarisation a non seulement affecté le discours politique, mais a également façonné le comportement des électeurs, de nombreux Américains s’identifiant plus rigidement à leur parti choisi. Les implications sont profondes ; les voix modérées sont souvent étouffées, et la coopération bipartite est devenue de plus en plus rare. Pour un immigrant ayant un visa aux États-Unis et s’intéressant à la vie politique, il est parfois difficile de comprendre les rouages de ce système qui est pourtant bien huilé.
Les élections primaires des deux partis sont désormais terminées, présentant un mélange de figures établies (Trump, Joe Biden… euh, Kamala Harris…) et des candidats indépendants que personne ne connait et connaitra (Jill Stein, Cornel West ou encore Chase Oliver, ça vous dit quelque chose ? ? ?).
Du côté démocrate, le président Joe Biden cherchait à être réélu, faisant face à une opposition minimale au sein de son parti, avec des préoccupations concernant son âge et ses cotes d’approbation, mais sa prestation au premier débat a été tellement difficile à regarder sans appeler 991, le service d’urgence, pour l’emmener à la maison de retraite la plus proche, qu’il a été décidé rapidement de faire appel à Kamala Harris pour le remplacer.
La décision de remplacer Job Biden par Kamala, ça se prononce « comma-la », a été rapide, mais a été suivie par un engouement incroyable par les médias américains pour la « nouvelle » candidate. Il ne se passait pas une minute sans voir une vidéo de Kamala sur CNN.
La gestion par l’administration sortante des questions clés, telles que l’économie et la politique étrangère, est sous la loupe, et bien que Kamala soit devenu, malgré un départ difficile, une candidate de poids, des doutes persistent quant à sa capacité à être élue.
Du côté républicain, la situation est bien différente. L’ancien président Donald Trump a dominé la course primaire, malgré des défis juridiques en cours, 4 cas criminels en cours. Sa candidature a ravivé des débats au sein du GOP sur l’orientation future du parti.
Et pour moi, c’est là que je décroche mentalement, peut-être en tant que venant d’Europe. Comment peut-on vouloir confier les clés du plus grand pays du monde à quelqu’un qui a été tant de casseroles…
Sérieusement, bien que certains Républicains se rassemblent autour du message populiste de Trump, d’autres plaident pour un retour aux valeurs conservatrices traditionnelles, créant une fracture qui pourrait influencer la performance du Parti lors de l’élection générale.
L’engagement des électeurs reste également une préoccupation cruciale. La participation lors des élections récentes a montré que de nombreux Américains se sentent désillusionnés par le système politique.
Ce mécontentement est souvent alimenté par des problèmes systémiques perçus, tels que le découpage électoral, les efforts de suppression des électeurs et des préoccupations concernant l’intégrité du processus électoral.
Enfin, pour moi, le premier débat entre Harris et Trump m’a permis de clairement voir à qui j’aimerais confier les clés de la Maison Blanche si je pouvais voter. Bien sûr, j’étais déjà fixé avant, mais c’était magique de voir une personne intelligente répondre à Trump de façon simple et censée.
Voici le résumé en anglais pour ceux qui sont intéressés.
https ://abcnews.go.com/Politics/Harris-Trump-Presidential-debate-transcript/story ?id=113560542Ce qui est à noter, et le fait le plus marquant, du débat, c’est le manque de préparation de Trump pour répondre aux questions qui sont importantes selon les Américains.
La montée de la désinformation, souvent alimentée par Trump lui-même et en particulier sur les réseaux sociaux, complique encore les efforts pour informer et mobiliser les électeurs, menant souvent à la confusion et à l’apathie concernant des questions électorales importantes.
En résumé, en tant que Français aux États-Unis, je pense que le résultat de ces élections est très important, même pour les Français de France, qu’on le veuille ou non. Le nombre de décisions que cela impacte est incalculable. Une victoire démocrate permettrait selon moi de solidifier une certaine perception des États-Unis, qu’elle soit justifiée ou pas.
Merci a Vecteezy pour ces images:Vecteezy