Leur impact est considérable sur l’avenir professionnel et personnel des jeunes. De nos jours, rejoindre une université peut constituer un véritable défi pour de nombreux étudiants.

Cette situation est due à une augmentation des demandes d’inscription, mais aussi à des réformes récentes de l’éducation qui ont profondément modifié les processus d’accès et de sélection eAectuer par les établissements.

La concentration de l’enseignement supérieur, l’augmentation des exigences des filières sélectives, les disparités sociales et territoriales accentuées par ces réformes constituent de vrais obstacles pour les étudiants. La massification de l’enseignement supérieur pose un défi majeur, car le nombre d’étudiants cherchant à intégrer les universités ne cesse de croître. Cette augmentation s’explique par l’allongement de la scolarité obligatoire et la démocratisation de l’enseignement supérieur.

De plus, cette hausse des inscriptions se heurte souvent à un manque de capacités d’accueil dans certaines universités, notamment les plus prestigieuses ou dans des filières particulièrement attractives comme le droit ou la médecine.

En France, le système Parcoursup mis en place en 2018 fut critiqué pour ses critères de sélection, qui rendait plus diAicile l’accès à certaines universités pour des étudiants pourtant motivés.

En 2019, selon une étude de l’Observatoire des Inégalités, près de 57 % des étudiants n’avaient pas obtenu leur premier choix d’orientation via Parcoursup, ce qui montre le problème de répartition des places disponibles.

En outre, ces réformes ont entraîné une sélection accrue dans certaines filières avec notamment la mise en place de nouveaux processus d’admission, les critères de sélection deviennent de plus en plus exigeants, surtout dans les filières sélectives.

En médecine, la réforme du PACES (Première Année Commune aux Études de Santé) a modifier les critères de sélection des étudiants dès la première année. Bien que cette réforme visait à réduire le taux d’échec et à diversifier les profils des étudiants, elle a contribué à renforcé la pression sur les candidats dès le lycée.

Dans les pays européens, ce phénomène est aussi visible, la concurrence entre étudiants pour intégrer des filières prestigieuses est exacerbée. En Allemagne, le système du Numerus Clausus impose des quotas très stricts pour des filières comme la médecine, réduisant ainsi les chances d’admission des candidats.

Enfin, les inégalités sociales et territoriales ont été amplifié par les réformes. L’accès à l’université est inégalement réparti sur le territoire, certaines régions disposant d’universités plus reconnues que d’autres. Les étudiants des milieux ruraux ou des zones moins bien desservies doivent souvent se déplacer loin de chez eux pour suivre des études, ce qui augmente le coût de la scolarité (logement, transport, etc.) et peut décourager certains.

De plus, les réformes récentes ont parfois accentué les écarts de réussite en fonction de l’origine sociale. Par exemple, dans le cadre de Parcoursup, les élèves issus de lycées prestigieux sont souvent avantagés dans le processus de sélection. Selon le sociologue Pierre Merle, cette surreprésentation des élèves de milieux favorisés dans les meilleures universités contribue à reproduire les inégalités sociales au sein du système éducatif. En conclusion, pour de nombreux étudiants intégrer une université dans le contexte des réformes récentes de l’éducation représente un défi de taille. Bien qu’elles aient cherché à moderniser et à améliorer l’accès à l’enseignement supérieur, ont souvent eu pour eAet d’accentuer la sélection et d’amplifier les inégalités sociales et territoriales.

Il est donc nécessaire de repenser les dispositifs d’admission afin de garantir un accès équitable à tous les étudiants, quel que soit leur parcours ou leur origine. Il en va non seulement de la justice sociale, mais aussi de l’avenir d’une société où la qualification et l’éducation sont des enjeux clés pour le développement économique et culturel.

Source(s):

Observatoire des Inégalités. « Les eAets de Parcoursup sur l’accès à l’université », 2019. Merle, Pierre. La démocratisation de l’enseignement : une comparaison internationale, PUF, 2020. Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « Réformes des études de santé : vers un nouveau modèle », 2020.